mardi 29 juillet 2014

Promener son chien en laisse

Il m'arrive régulièrement de croiser des guyanais se déplaçant nonchalamment le long des routes accompagné d'une petite cage dans laquelle se trouve un oiseau dans ce genre:






Je les vois également leur parler, les observer avec une grande attention.
J'en croise également au marché, déambulant entre les étals avec leur oiseau en cage.

"Ils promènent leur oiseau" m'explique Mickaël.

Perplexité.

Là, ce n'est pas de la rigolade mes amis. Les oiseaux, ici, c'est du sérieux. Il existe des concours de chant d'oiseau dont je ne connais pas le principe. Ce qui est sûr par contre est la valeur pécuniaire que peuvent avoir les meilleurs oiseaux.
Mais pour qu'un oiseau chante le mieux possible, il faut qu'il se sente bien.
Alors les voilà qu'ils promènent leur oiseau en cage, comme nous nous promenons nos chiens en laisse.

lundi 28 juillet 2014

Histoire de mouche

Jusqu'à il y a peu (exactement 2 semaines et demi), dans mon esprit de métropolitaine, une mouche = une mouche.
Simple, pas d'erreur possible.

Depuis peu (2 semaine et demi pour ceux qui ont du mal à suivre), une mouche = ?

Explications:

Je mets les restes des fruits et légumes au fond du jardin jungle pour les Agoutis (les quoi? je vous les présenterai plus tard, ptit peu de patience, on est sous les tropiques ici!).
Mickael m'appelle: "Viens voir les mouches-miel!"
Je cherche la mouche mais je ne vois qu'une sorte de petite guêpe noire avec les pattes de derrières plus longues que les autres qui se régale des fruits.
Ainsi mouche-miel = guêpe qui pique

Au fond du jardin jungle, il y a des bambous. Pas le petit bambou dont on a l'habitude, non, THE bambou qu'on voit pousser à vue d’œil (petit rappel pour ceux qui ne me connaissent pas: je suis née à Marseille). En plus d'être sacrément envahissants, ils nous empêchent régulièrement d'observer les agoutis (encore eux, encore ptit peu de patience...). Goutte d'eau qui fait déborder le vase de l'homme qui prend son coupe-coupe.
" Attention, ne venez pas vous promener près des bambous coupés, il y a un nid de mouche-feu" nous dit Mickael.



Ainsi mouche-feu = guêpe qui pique (et quand ça te pique, ça brûle!)

dimanche 27 juillet 2014

La bonne couleur

Dimanche dernier, il faisait beau (je vous entends penser d'ici, alors non il ne fait pas toujours beau!) et chaud (ok, sans commentaire...).

Direction la plage.

Enfants, cannes à pêche et pique-nique dans la voiture, nous voilà en route pour la plage d'Awala Yalimapo, plage très connue car c'est là que viennent chaque année pondre les tortues luth notamment, comme celle là:



Pique-nique pour commencer.





Puis baignade



Pêche




Mawie-Théwèse étant d'un courage sans faille, elle reste sur la plage à surveiller les autres dans l'eau dans laquelle on ne voit pas ses pieds (une sorte de sacrifice....)
J'ai eu de l'aide:


Au final, je me suis retrouvée avec la bonne couleur!!!



Aïe





jeudi 17 juillet 2014

Vieil adage guyanais


"Quand tu pars à la cueillette d'ananas, regarde où tu mets tes pieds.







Heureusement, il y a une happy end!



NB: c'est une Mawie-Théwèse mort-de rire derrière l'objectif.

mercredi 16 juillet 2014

Koh-Lanta

Je n'étais pas encore Mawie-Théwèse à l'époque. Je me revois confortablement assise dans mon canapé, regardant de braves gens en baver. Je regardais alors Kho-Lanta.
Il arrivait que ces pauvres gens manquent de nourriture.
Du haut de mon canapé Ikéa, je me faisais la réflexion qu'avec tous les cocotiers qui les entouraient, faire croire aux crédules téléspectateurs à la cruauté de la famine ne semblait pas crédible.

Et voilà Mawie-Théwèse, et ses cocotiers dans le jardin.
PAF!! une noix de coco tombe.
Hummm

J'assiste alors psychologiquement mon homme dans le dépeçage de ce magnifique don de la nature (en prenant des photos, ben quoi?!)






Le voilà qui prend le coupe-coupe et en donne de grand coups au fruit, qui encaisse sans broncher!
Ben oui, l'air de rien, c'est coriace...

10 mn et une bonne suée plus tard, voilà la noix... une fois vidée de son eau de coco, elle est jetée violemment au sol laissant apparaitre sa magnifique pulpe blanche. Je jubile, il n'y a plus qu'à!

Et ben non.... voilà que l'homme prends un grand couteau et arrache cette chair qui semble-t'il n'est pas d'accord avec ce principe. La tâche donne lieu à une autre suée.

Conclusion: la famine à Kho-Lanta, c'est crédible


Poupée russe guyanaise

Je vis dans une maison coloniale datant du bagne avec toutes les commodités lave-vaisselle compris (je vous sens rassuré sur le coup, idem!)



Elle est magnifique avec ses persiennes aux fenêtres, ses hauts plafonds, ses arcades.

La cuisine est complètement séparée du reste de la maison.

Pas de salle à manger, ou plutôt l'immense terrasse fait office de salon et de salle à manger.

Deux très grandes pièces dans la maison.
Dans la première par laquelle on entre, on y trouve le coin bureau, le coin couloir avec les meuble à chaussures, puis il y a le canapé et ses deux fauteuils avec la télé, et dans un coin, un lit pour les enfants de Mickael (il y a pas mal de coins).

Dans la 2nde grande pièce, on y trouve les WC qui sont dans la salle de bain qui est dans le coin chambre qui se divise en 3 chambres.
Vous avez compris, ma maison est une poupée russe guyanaise.

Au dessus de chaque coin stratégique, il y a un ventilateur. Ainsi, que l'on soit dans la canapé, dans le lit, dans le salon (qui est sur la terrasse, pour ceux qui suivent moyennement), on est bien, on ne souffre pas de la chaleur.

Et puis, la maison est entièrement ouverte, pas de fenêtre. Ainsi une ventilation naturelle se fait tout au long de la journée.

Oui mais, si chaque pièce de la poupée russe est fermée avec une porte comme on a en métropole, la ventilation ne peut plus se faire.
Tout a été très bien pensé, voici les portes de ma maison coloniale:



L'avantage: maison bien ventilée
L'inconvénient: j'ai laissé ma pudeur aux portes de l'avion

Ainsi, assise ici dans mon bureau, je sais que Jérémy, l'ainé, a mangé trop de noix de coco...

mardi 15 juillet 2014

Parcours du combattant

Compagne de militaire, vivant dans un camp militaire, forcément, parcours du combattant... et bien, non...

Dans l'article précédent, j'explique mon parcours pour réussir à avoir les BONNES informations pour mon départ.
Suite et fin.

Me voilà partant pour la Guyane avec 3 gros bagages et 2 caisses à chats. (pas de photos à transmettre car plus assez de bras...)
Lors de mes quelques contacts avec le service client Air France, j'ai demandé des précisions sur le voyage (pour y être préparée au mieux).
Les animaux doivent obligatoirement être récupéré entre chaque escale. Ce qui me convient tout à fait. Je préfère les avoir avec moi plutôt que de les laisser en attente seuls je ne sais où.
Etant donné que je voyage seule, il est impossible à Air France de dissocier mes bagages de mes chats. J'apprends alors que je devrais également récupérer mes 3 bagages.

N'ayant que 2 bras, me voilà psychologiquement prête pour mon parcours du combattant: seule à Orly à récupérer au même moment à 2 endroits différents 2 caisses de chats (dont une énorme et lourde) et 69 kg de bagages...

Jour J: le guichet enregistre mon 1er bagage et l'envoie sur le tapis roulant.
Mon énorme valise de 23kg 300 disparait.
Idem pour la seconde.
Il est à peu près 4h50 du matin, réveillée depuis 2h30 du matin donc pas au top de ma forme. Mais mon oeil gauche capte sur le papier collé à mon 3ème et dernier bagage le mot: CAY. Mon cerveau malmené se met en branle et fait le lien avec Cayenne.
Erreur du guichetier: au lieu d'envoyer les bagages à Paris pour que je les récupère avec les caisses des chats, ils les a envoyé à Cayenne directement.

Voilà comment j'ai appris qu'Air France avait intentionnellement programmé mon parcours du combattant dans un but que je n'ai pas encore pu déterminer mais que je compte bien tirer au clair dans les meilleurs délais.

Et voilà comment une énième erreur du service client Air France m'a permis d'éviter une telle épreuve.

Je ne sais plus si je dois dire merci ou pas!

Découverte

Mais de quoi? de la Guyane, de la jungle, de la faune, de la culture locale, des plats typiques?
Non, découverte du service client Air France!

Et oui, avant de pouvoir fouler le sol guyanais, il m'a fallu entrer en contact avec Air France pour mes animaux, mes nombreux bagages, etc...
Et là, de grands moments!

Commençons par les bagages.

Mickael étant parti une année avant moi, mon déménagement se limitait aux vêtements, chaussures, jouets de Gabriel, quelques livres, mon ordi et bien évidemment mon coussin. Ce qui dépasse largement le contenu d'une valise de 23kg.
Voilà la raison de mon 1er appel vers le service client Air France: comment se passe un voyage avec autant de bagages?
L'essentiel à déterminer a été le poids total: supérieur ou non à 32kg? réponse: à vue de nez (ben oui, parce que 3 mois avant mon départ, je n'ai pas encore fait mes bagages...), plus de 32kg. J'apprends alors que dans ce cas, Air France ne prends pas en charge ce genre de bagages, il faut passer par le frêt. On me communique alors le numéro d'une société de frêt international mais pas Air France, qui ne fait pas de frêt aérien... ce qui m'a laissé perplexe, mais pourquoi pas.
Voilà l'objet de mon 2nd contact avec le service client Air France: après réflexion, c'est vraiment bizarre qu'Air France ne propose pas de frêt aérien pour mes bagages? Le réponse m'a moins surprise, on m'a alors communiqué le numéro de Air France Cargo: le transport de frêt par Air France.
3 semaines et une cinquantaine de tentatives pour joindre le frêt plus tard, je suis toujours tenue en échec par le répondeur de Air France KLM Cargo = objet de mon 3ème appel vers le service client Air France. J'obtiens alors un autre numéro, qui marche car j'ai quelqu'un qui me répond. Et la réponse est la suivante: Air France a fermé son bureau de Frêt de Marseille (ce qui explique pourquoi personne ne m'a jamais répondu, peut-être!). J'obtiens alors le numéro de 2 transporteurs sur Marseille que je contacte pour des devis (qui tourne autour de 800€)
Me voilà en mode réflexion: 10€ le kilo de bagage, ça fait un peu cher. Décision est prise: je pars avec plusieurs valises de maximum 23 kg chacune.
Cette décision ayant pour conséquence un 4ème appel vers le service client Air France. Comment ça se passe dans ce cas? IL suffit que je réserve et règle mon option sur internet. Je cours vérifier que j'y ai bien accès (juste au cas où...). C'est bon! Au total: 160€ pour mes 3 bagages de 23 kg

Nombre total d'appel pour les bagages: 4

Ouf.... maintenant les animaux

Remettons les compteurs à 0.
1er appel vers le service client Air France: comment se passe un voyage avec des animaux? La 1ère chose à déterminer est le nombre d'animaux à transporter, dans mon cas: 3 chats (ouf c'est le maximum d'animaux autorisé par personne). On m'explique ensuite:
- que le voyage coûte 75€ par animal,
- qu'il faut une cage aux normes,
- l'animal doit être pucé, vacciné contre la rage, avoir un passeport international et un certificat de bonne santé datant de moins de 5 jours avant le départ...
et que dès que je suis prête, il suffit de contacter le service client pour réserver et régler les places.
Je suis prête: 2ème appel au service client Air France. On me répète toutes les conditions pour qu'un animal voyage plus une: il faut minimum 2 heures d'escale entre mes correspondances... J'ai 1h55mn... Geste commercial du service client: on  me change mon billet d'avion entre Marseille et Paris gratuitement.
Je voudrais réserver mes billets et les régler... la réservation est faite (pour celà il a fallu que je pèse chacun de mes chats... simple) mais peux pas payer! le paiement se fait directement à l'aéroport. On m'invite à ne pas trop traîner car le nombre de place pour les caisses des animaux est limitée.
Stress.
Je mets alors ma soeur à contribution: objectif vérifier directement à l'aéroport cette dernière information.
Au guichet, ma réservation éveille la curiosité de la salariée d'Air France, elle aimerait bien voir un chat de 17 kg! Je sais bien que P'tit Jo n'est pas le chat le plus maigre du monde mais 17 kg quand même! Erreur dans la réservation... 1 chat de 17kg au lieu de 3 chats pour un total de 17kg! rectification de l'erreur et confirmation qu'il faut que je me présente 2 heures avant le départ pour régler les places de chats: 3 places à 55€ (je sais, c'est plus le même prix qu'annoncé, c'est moins cher alors coincoin).
4h30, le jour J: personne au guichet Air France.
4h45 au guichet: enregistrement des bagages et des animaux, je règle 2 places à 55€ (oui je sais, ça encore changé et comme c'est dans le bon sens, coincoin!)

Nombre total de contacts pour les animaux: 4

Comme quoi les choses sont si simples....

lundi 14 juillet 2014

Premier contact

Mickael est parti en Guyane le 12 juillet 2013.
Mon éclaireur!
"Ca va aller": ça, c'est ce qu'il me dit tout le temps (avec "t'es qu'une chochotte" mais ça j'en reparlerai plus tard...). Il l'utilise pour dire que ça va aller (évidemment), que même pas peur ou que même pas mal, ou que j'ai rien à craindre...
Il m'a répété cette phrase chaque jour depuis son départ. Je l'ai finalement cru. J'ai alors décidé de venir vérifier tout ça par moi même.
12 mars 2014, destination Guyane pour 15 jours.
Je n'avais trouvé ni tenue d'apiculteur, ni fusil d'assaut, ni eu le cran de dévaliser une pharmacie. Je suis donc partie avec quelques robes, des tongs et mon anti-moustiques maison.
Et voilà où je suis arrivée:



Les tropiques, douce chaleur, pas d'animaux suspects dans la maison (j'ai pourtant regardé partout!) à l'exception de quelques blattes (énormes d'accord mais même pas peur), végétation magnifique, des fruits et des légumes à foison... un petit paradis!

Maintenant, c'est moi qui le dit.
Ca va aller!

Avant propos

La Guyane....
Vu de mon toujours aussi petit et perché village toujours aussi typiquement provençal, la Guyane n'est pas la destination de rêve.
En effet, dans l'esprit de chacun, dont le mien, la Guyane = araignées + serpents + maladies tropicales + insectes comme nourriture principale + cheveux qui frisent + etc....

J'étais par conséquent pleine de joie et d'entrain à l'idée d'aller y vivre.
Ma valise idéale à ce moment là: une combinaison intégrale type celle des apiculteurs, un fusil d’assaut, une pharmacie dévalisée. Simple et efficace.



Toute une histoire

Il était une fois Mawie-Théwèse, enfin pas vraiment car à cette époque, elle n'existait pas encore.
Soyons précis.
Il était une fois, moi, France, vivant dans un petit village typiquement provençal accroché à flanc de colline, sentant bon la lavande, avec mon petit garçon Gabriel et mes animaux (pleins d'animaux).
Et un jour, arriva ce qui devait arriver, me voilà frappée par la foudre... enfin je ne me suis pas vraiment reçu la foudre à proprement parler, on parle ici d'un véritable coup de foudre.
Il s'appelle Mickael. Il a fait chaviré mon coeur, tout le reste n'étant alors qu'accessoire surtout sa profession: militaire.
La temps passe. 2 ans. Et voilà que l'accessoire vient frapper à la porte: il est muté pour 3 ans en Guyane.
Et c'est à ce moment que Mawie-Théwèse se révèle (c'est surtout comme ça que certains habitants du village m'ont appelé).

Donc il était une fois Mawie-Théwèse qui part rejoindre l'homme de sa vie en Guyane.